Lors d’un printemps de Chécy en 1995 ou 96, nous avions appris un chant gospel intitulé « Canto de Candomblé » et sous-titré « hommage à Oxala », Oxala désignant le Père des Brésiliens pauvres et malheureux.
Ce chant populaire du Brésil ne compte que 14 mesures
les altis et les basses l’attaquent seuls piano et bouches fermées
la 2ème fois, ils prennent le chant pendant que les Soprani et les ténors les rejoignent, bouches fermées à leur tour
la 3ème fois, tout le monde a le chant et nous sommes en mezzo forte
à la 4ème reprise, on chante tous ensemble et à fond.
L’ensemble donne donc un crescendo progressif, du fait de l’addition des pupitres d’une part et de l’augmentation de la puissance des voix d’autre part.
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Le samedi 13 avril 96 à 20h, toute la chorale est dans un car, direction Bénicarlo en Espagne et il y a de l’ambiance!
Nous rendons la politesse à la chorale de la ville qui était venue l’année précédente; la durée du voyage est de 5 jours, trajets compris.
Nous arrivons à bon port le dimanche à 12h45; calculez vous-même la durée du trajet et vous comprendrez qu’il faut être jeune et /ou motivé pour faire de si longs voyages.
En Espagne, on déjeune fort tard et c’est à 15 heures seulement que nous pouvons nous remplir l’estomac qui criait famine depuis pas mal de temps…
A la fin du repas, les jeunes de Bénicarlo nous ont gratifié de quelques chants fort agréables.
Mardi 16 avril nous visitons le château de Péniscola qui abrite une petite église.
Dès que nous y pénétrons, Benoit, notre jeune mais déjà très talentueux chef de choeur, remarque la hauteur du plafond et sa forme, une voute toute en ovale
Il nous dit que l’accoustique doit être très très bonne.
Il nous propose de chanter Oxala, mais de commencer pianissimo et de ne pas forcer trop à la fin.
Nous suivons ses indications à la lettre.
Dès les premières mesures, la trentaine de touristes français et étranger présents s’arrêtent, subjugués!
le son est prodigieux!
nous continuons donc le chant et le terminons sous les applaudissements.
Mais nous, nous sommes complètement sonnés : nous sommes encore sous le coup d’une émotion indescriptible : nous avons la chair de poule et frissonnons carrément. (j’en suis encore ému en écrivant ces lignes, c’est dire!)
Pierrette, qui sera une de nos présidentes plus tard, est en larmes…
il s’est passé quelque chose d’unique et tous les présents en gardent un souvenir impérissable
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c’est à partir de ce jour que Oxala est devenue notre chanson fétiche et nous l’avons chantée à de multiples occasions, en dehors des concerts:
– au cours des 3èmes mi-temps, quand nous partagions une soirée avec une autre chorale
– à Brehna en Allemagne
– A Cracovie, en Pologne, dans la grande salle de la mine de sel de Wieliczka
– En Angleterre lors de notre 1er voyage
etc, etc
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Une aventure exceptionnelle: l’inauguration de l’espace G. Sand à Chécy
En 2000, Benoit nous fait part du projet de la ville de Chécy pour l’inauguration de sa future salle des fêtes.
La municipalité a décidé de faire les choses en grand et de présenter un spectacle complet: du théâtre, un orchestre, un choeur important comprenant des solistes.
côté théâtre, une pièce d’Aristophane intitulée « les oiseaux » constituera le fil rouge du spectacle
la formation musicale du Loiret, une centaine de musiciens, sera dirigée par Philippe Gabez qui aura la lourde tâche de diriger aussi les choristes.
Ceux-ci proviendront de 3 chorales: St Jean de Braye, Jargeau avec son chef de choeur Yves Chardon et Chantemoy dirigé par Benoit Fallou, soit environ 200 choristes.
la partie théâtrale est assurée par des jeunes de la troupe de Chécy.
Il y a aussi 3 solistes professionnels: une soprano, une alto et un ténor avec une « voix de tête » étonnante; quelques parties de basse et de ténor sont assurées par les « gens du crû ».
la conception du projet et sa mise en scène ont été confiées à une jeune femme Anna Vilas
l’inauguration est prévue sur 3 jours, les 28,29 et 30 novembre 2001
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Benoit nous explique que les chants reprendront la totalité d’une oeuvre monumentale d’un musicien allemand Carl Orff, et intitulée « Carmina Burana ».
le texte est assez ardu car rédigé tout en latin.
Il nous demande si nous sommes prêts à nous engager dans ce projet en précisant bien qu’il y aura des répétitions supplémentaires réservées à ce projet et qu’il faudra se déplacer assez souvent à Chécy ou ailleurs pour répéter avec les autres chorales et avec l’orchestre
La majorité de la chorale se déclare prête pour ce projet
A partir de là, nous allons vivre de façon agitée pendant plus d’1 an.
Certains choristes vont déclarer forfait parce que les chants sont trop difficiles à apprendre ou parce ce que les répétitions sont trop fréquentes.
Il y eut quelques frottements sérieux entre la responsable du projet et le chef d’orchestre.
Elle voulait absolument qu’il y ait un peu de mouvement de la part des choristes, ce à quoi Philippe Gabez était totalement opposé; il fut un moment question de représenter une taverne sur la scène dans laquelle chanteraient, par coeur, les ténors et les basses volontaires; si vous connaissez la partition, vous pouvez mesurer l’effort à faire, mais nous avons été quelques uns à nous y mettre; finalement, cette idée fut abandonnée car trop compliquée à mettre en oeuvre.
Malgré tout, Anna ne capitula pas et réussit à ce qu’une partie de la chorale se déplace vers les spectateurs.
Enfin, arriva le jour de l’inauguration et malgré toutes les répétitions, nous fûmes encore surpris.
En effet, nous n’avions jamais vu le décor ni les jeunes acteurs costumés et il faut dire que ce fut très réussi.
Bien entendu la salle était comble, pas une place de libre; nous avions eu le droit d’inviter 2 ou 3 personnes gratuitement.
Le spectacle fut un énorme succès, si bien que les chorales de Jargeau et Chantemoy décidèrent de le produire dans leur ville où il se joua aussi à guichets fermés.
je garde de cette aventure un excellent souvenir: nous avons sympathisé entre nous et avec les autres choristes notamment au cours de repas fort animés.
Et, comme tout ce qui est difficile, c’est tellement agréable quand c’est réussi!
Benoit a d’ailleurs puisé longtemps dans le texte pour en extraire les morceaux qu’il jugeait les meilleurs dans nos concerts ultérieurs.
voilà
Une cassette vidéo intitulée « la cité des oiseaux » a été montée et dupliquée; j’en possède un exemplaire que je ne peux malheureusement plus regarder car mon lecteur de cassette est HS; si quelqu’un est intéressé, je peux la lui prêter un petit moment
Mémoire de trente ans
Lors de notre premier déplacement à Brehna pour le jumelage, Chantemoy avait dans ses rangs de ténors Alain, époux de Ghislaine. Celui-ci s’éclatait au milieu de nous. Après le long voyage en car nous arrivons sur un parking en découvrant nos futurs hôtes. Avant de descendre, Alain essaye en regardant par la vitre du bus de deviner chez qui il pourrait aller. Mais soudain il déclare chez qui il ne voudrait pas être reçu. Un petit homme avec chapeau et moustache que notre Alain surnomme gentiment « La Stasi ». Et bien par le plus pur des hasards Ghislaine et Alain logent chez ce petit monsieur. Et des souvenirs il y en eut plein la valise sur le parking du départ. En ce jour de séparation les témoins ont pu voir deux hommes, deux maintenant amis pleurer dans les bras l’un de l’autre.
Oui tu as raison Claude cette église de Leipzig où Bach jouait en son temps. Et Chantemoy en son temps a aussi chanté et terminé par le « Joyeux anniversaire » puisque c’était le jour de celui du Pasteur présent !
Cracovie : Les réceptions officielles ainsi que le diner offert sont terminés et les choristes ont quartier libre en ville. Notre groupe prend le frais dans les rues animées de la ville et passe par hasard auprès de la vitrine d’un restaurant. Un personnage se tient sur le côté avec un bouquet de fleurs à la main. Il est français et nous explique qu’il voudrait entrer en contact avec une des deux jeunes femmes polonaises qui sont attablées dans ce restaurant mais il n’ose pas. Deux choristes que nous appellerons Christopher et Paulito se portent alors volontaires afin de transmettre le message. Il est d’accord. Nos deux bienfaiteurs entrent alors à l’intérieur et se dirigent vers la fameuse table tout en séparant le bouquet en deux.
Arrivés à la table Christopher et Paulito s’aperçoivent que leur commanditaire s’est sauvé, trouillard. Et puis à l’extérieur nos amis rigolent de notre courage et de notre audace ! Finalement les deux bouquets seront offerts aux deux belles sans revendiquer leur provenance. L’honneur de la France était sauf.
Mémoires de trente ans
Les concerts se déroulaient en l’Eglise de Semoy. Nous étions une trentaine de choristes. Les filles vêtues d’une robe-tunique à la manière des choristes de Gospel. Aucun problème, aucune discussion concernant la longueur ou la largeur…un vrai cache-misère…
Après le concert (l’hiver), il y avait un vin chaud à la mairie, préparé par Armando…A chaque verre, la température grimpait et la gaieté montait d’un cran.
L’école en préfa fut détruite et les répétitions se poursuivirent au Milleclub qui fut à son tour détruit. La chorale s’installa dans l’ancienne Ecole de musique….et puis dans une classe inoccupée de l’Ecole du Bourg. Elle grossissait à chaque rentrée. C’est là que Benoît, un très jeune garçon, bien propre sur lui, vint nous rejoindre un lundi soir pour faire son premier essai…
à toi chef..
Souvenirs
Il me vient soudain une envie de relater les trente ans de vie de notre chorale. Elle est née dans le salon de Mona Lisa Fuenzalida, alors directrice de l’Ecole de Musique de Semoy, avec quelques semeyens et chanteausiens. Peut-être Claudine Vidal et Lise Pothier ont-elles connu cette époque ???
A elles d’en écrire quelques lignes…
Quant à moi, j’y suis arrivée en 1985 alors que les répétitions se déroulaient dans l’ancienne école, des préfabriqués situés à l’emplacement de la résidence Amélie.
Il y avait déjà Anne Marie Villard qui prendra plus tard la direction de Chantemoy.
La choriste qui me prit sous son aile bienveillante fut Monique Couderc alias Félicie « Aussi ». On y répétait « Martin, Martine » et « File la laine » avec Pierrette Perruche à la guitare…
Voilà mon premier grand bonheur assise sur une table d’école à côté de celle qui deviendra « ma soeur siamoise » pour quelques années…
La suite aux anciens….