Mémoires de trente ans (suite)

Pendant toute la période « Mona, Anne Marie » plusieurs dimanches dans l’année étaient réservés aux répétitions. C’est à ces moments studieux que furent initiés nos banquets…festifs, le repas et la parole prenant une grande place sur le temps de travail. Il y avait de « beaux parleurs » : Yves, Serge, Joseph, Armando, Félicie…C’est à cette époque que Monique a repris son premier prénom, celui que son père lui avait attribué et que sa mère n’aimait pas.
Il y aurait bien des anecdotes à raconter sur les répétitions et ces dimanches de travail…Je n’ai pas de souvenirs précis sinon l’ambiance joyeuse qui y régnait.
La chorale dite municipale se produisait à la fêtes des Mères dans l’ancienne salle des fêtes (à l’emplacement de la boulangerie…à la poste). Ma fille Valérie y chantait et c’est à l’occasion d’une de ces manifestations où je venais chercher ma petite fleur et écouter la chorale que me vint l’envie, moi aussi, de chanter….

Visite au dressing-room

1983-NoëlCric-crac cric-crac (grincements) nous voici dans le dressing-room de Chantemoy. Oh un des premiers concerts, en 1983, avec une tenue très simple. Mais l’habit ne fait pas le moine. Et nous apercevons quelques trombines connues. C’était donc en 1983 dans l’église de Semoy. Remarqez aussi le nombre de choristes, il ne fallait pas de manquants. C’était le bon temps.

Une 3ème mi-temps très appréciée

Au printemps 2002, nous recevons une lettre émanant de la petite ville d’Egry, pas très loin de Pithiviers
Le Comité des fêtes veut organiser un concert pour la fête des moissons et il a pensé à notre chorale.
Pourquoi me direz-vous?
Parce que certains de ses membres sont allés à l’inauguration de la salle des fêtes de Chécy; ils ont apprécié les chants des Carmina, se sont renseignés sur les chorales participantes et ont choisi la nôtre.
Quel honneur d’un seul coup!
Non seulement, nous n’avons plus besoin de demander à nous produire, mais on vient nous chercher!
La demande est précise:
Nous serons les seuls à chanter, en fin d’après-midi, en 2 parties d’une douzaine de morceaux chacune, avec un entr’acte;
Afin de nous « motiver », ils font des propositions aussi inattendues qu’alléchantes:
– comme le concert commencera en fin d’après-midi, nous aurons droit à une bonne collation à la fin
– afin de pouvoir profiter pleinement de cette collation…, ils prendront à leur charge les frais de déplacement AR d’un car
– enfin, ils nous proposent une somme relativement importante (j’en ai oublié le montant)
On tombe un peu des nues!
Nous voilà sollicités comme des pro!
bien entendu, nous acceptons
Le jour J, le concert se passe très bien, il y a beaucoup de monde et on passe à la collation promise
Il faut dire qu’on a vraiment faim et soif, car le déjeuner du midi est bien loin et on a le gosier sec
Et les organisateurs ont bien fait les choses; tout est bon, copieux, varié; on mange bien, on boit de même
L’équipe du Comité des fêtes est aux petits soins pour nous; on parle beaucoup chansons et ils nous disent combien ils aiment chanter
Certains se risquent à fredonner un air en regrettant avoir oublié les paroles
Et c’est là que l’on sort notre carnet de 3ème mi-temps; ce carnet a été élaboré depuis quelques années.
Il comprend une quarantaine de chants avec la totalité des paroles.
Il s’agit de « tubes » d’un jour ou de toujours, de ceux que tout le monde connait et a fredonné quand il était jeune
tous les choristes en ont un et on s’en sert lorsqu’on boit un pot après les concerts.
et là, les gens d’Egry sont très intéressés: ils regardent les titres, en choisissent un et nous demandent si on accepterait de l’interpréter.
Bien entendu, on s’exécute, mais eux se mettent à chanter avec nous!
Dès qu’une chanson est terminée, hop!, on regarde le carnet, on en choisit une autre et ça redémarre!
on a bien chanté comme ça avec eux pendant 3/4 d’heure !
Ils étaient absolument ravis d’interpréter des chants/souvenirs en entier.
Et d’être ainsi passés de spectateurs à acteurs, et nous aussi de les voir s’éclater!
Quelle ambiance ce fût!
Quel souvenir!

1983-2013 1+1+1+1+1=5 à Semoy 45

Avec la complicité de Rosemary j’ai localisé les 5 lieux de Semoy où la chorale Chantemoy a fait entendre ses voix : 1) Chez Mona-Lisa. 2) Dans l’ancienne école où de trouve maintenant « la résidence Amélie ». 3) Au Mille-club qui se trouvait face à l’ancienne école de musique. « Est-ce que ça va, vous suivez » ? 4) Dans une classe de l’école du bourg. 5) Et enfin au centre culturel où nous sommes encore.

Les cinq

Naissance d’une chanson fétiche

Lors d’un printemps de Chécy en 1995 ou 96, nous avions appris un chant gospel intitulé « Canto de Candomblé » et sous-titré « hommage à Oxala », Oxala désignant le Père des Brésiliens pauvres et malheureux.
Ce chant populaire du Brésil ne compte que 14 mesures
les altis et les basses l’attaquent seuls piano et bouches fermées
la 2ème fois, ils prennent le chant pendant que les Soprani et les ténors les rejoignent, bouches fermées à leur tour
la 3ème fois, tout le monde a le chant et nous sommes en mezzo forte
à la 4ème reprise, on chante tous ensemble et à fond.
L’ensemble donne donc un crescendo progressif, du fait de l’addition des pupitres d’une part et de l’augmentation de la puissance des voix d’autre part.
– – –
Le samedi 13 avril 96 à 20h, toute la chorale est dans un car, direction Bénicarlo en Espagne et il y a de l’ambiance!
Nous rendons la politesse à la chorale de la ville qui était venue l’année précédente; la durée du voyage est de 5 jours, trajets compris.
Nous arrivons à bon port le dimanche à 12h45; calculez vous-même la durée du trajet et vous comprendrez qu’il faut être jeune et /ou motivé pour faire de si longs voyages.
En Espagne, on déjeune fort tard et c’est à 15 heures seulement que nous pouvons nous remplir l’estomac qui criait famine depuis pas mal de temps…
A la fin du repas, les jeunes de Bénicarlo nous ont gratifié de quelques chants fort agréables.
Mardi 16 avril nous visitons le château de Péniscola qui abrite une petite église.
Dès que nous y pénétrons, Benoit, notre jeune mais déjà très talentueux chef de choeur, remarque la hauteur du plafond et sa forme, une voute toute en ovale
Il nous dit que l’accoustique doit être très très bonne.
Il nous propose de chanter Oxala, mais de commencer pianissimo et de ne pas forcer trop à la fin.
Nous suivons ses indications à la lettre.
Dès les premières mesures, la trentaine de touristes français et étranger présents s’arrêtent, subjugués!
le son est prodigieux!
nous continuons donc le chant et le terminons sous les applaudissements.
Mais nous, nous sommes complètement sonnés : nous sommes encore sous le coup d’une émotion indescriptible : nous avons la chair de poule et frissonnons carrément. (j’en suis encore ému en écrivant ces lignes, c’est dire!)
Pierrette, qui sera une de nos présidentes plus tard, est en larmes…
il s’est passé quelque chose d’unique et tous les présents en gardent un souvenir impérissable
– – –
c’est à partir de ce jour que Oxala est devenue notre chanson fétiche et nous l’avons chantée à de multiples occasions, en dehors des concerts:
– au cours des 3èmes mi-temps, quand nous partagions une soirée avec une autre chorale
– à Brehna en Allemagne
– A Cracovie, en Pologne, dans la grande salle de la mine de sel de Wieliczka
– En Angleterre lors de notre 1er voyage
etc, etc